La conduite automobile

Les préjugés existent aussi pour les narocleptiques ou les hypersomniaques au volant.

Préjugés sociaux sur la conduite automobile

Les personnes narcoleptiques et hypersomniaques, population minoritaire, semblent y être désignés comme “boucs émissaires” à la “vindicte populaire” en cherchant à l’éliminer des circuits routiers afin de se donner bonne conscience dans le douloureux problème des hécatombes routières. Ils ont trop connu cette désagréable impression d’être des gens “dérangeants” l’ordre public ou scolaire pour ne pas réagir à ce qu’ils vivent comme une injustice par ces mesures injustifiées qui ne se basent que sur des a priori, logiques seulement en apparence, mais qui ne tiennent pas compte de la réalité des faits. Ces textes, dans leur fondement, sont graves de conséquences car ils instituent le fait qu’il suffit de considérer que potentiellement ou virtuellement un groupe de personne soit dangereux pour établir un contrôle social sur ce groupe. Ce qui, de plus, est problématique et condamnable c’est que ce préjugé défavorable, contraire aux principes de toute loi, ne cherche pas à s’appuyer sur des faits réels et concrets.

Discrimination par le handicap

Il ne suffit pas, avec beaucoup de “bienveillantes” intentions, de dire à une personne : “vous êtes narcoleptique, vous ne pouvez plus conduire une automobile”. Cela pose, en effet, de sérieuses questions de morales sociales. De fait dans ces textes officiels, les pouvoirs publics pénalisent des personnes qui s’ignorent malades, à cause de leur incapacité, voire de leur incurie, à prendre en charge en terme de santé publique les problèmes de sommeil et de manque de vigilance. Du bon sens, il en faudrait à revendre pourtant, pour considérer et comprendre que d’une part, dans une étude française sur les causes d’accidents de la route d’une population ayant eu des troubles de la vigilance, on trouve 10% des conducteurs narcoleptiques et de considérer d’autre part, selon d’autres études médicales, que 20 à 30% des accidents de la route sont dus à des troubles de la vigilance.

Les extrapolations et les rapprochements avec d’autres sources, faites à partir de ces chiffres, donnent des résultats surprenants. En 2005, sur 27 000 accidents de la route au total, il y en a eu 2 113 recensés dans la catégorie “malaise endormissement” (chiffres BAAC : Bulletin Analyse Accidents de la Circulation) soit seulement 8%, selon les statistiques officiels de la gendarmerie. Selon donc une simple extrapolation de cette “étude” bordelaise au moins 211 personnes narcoleptiques auraient eu un accident. En se basant sur des données réelles, chaque année, entre 1 à 4% des personnes narcoleptiques, soignés ou non, aurait un accident. Ces chiffres seraient 2 à 3 fois plus importants si on se réfère aux études médicales. Aucune statistique sérieuse, aucune observation simple de la réalité, ne peuvent venir infirmer ou confirmer la vérité de ces suppositions chiffrées. Faut-il un démonstration supplémentaire du fait que un “préjugé défavorable” qui donne lieu au principe d’une loi est un principe fondamentalement discriminatoire.

Tout est fait, dans ce décret de décembre 2005, pour empêcher de nuire … pardon de conduire ! – mais aucune mesure n’est prévue, envisagée, proposée, souhaitée, suggérée pour empêcher la continuation d’une ghettoïsation à la française des personnes handicapées. Celles-ci sont privées de leur liberté de circuler et de leur autonomie, condamnées qu’elles sont à la marche à pied ou à prendre un taxi selon leur statut social, à cause de leur handicap. Dans la pathologie de la narcolepsie et des hypersomnies, le risque est très important de voir les malades se replier sur eux-mêmes s’ils ne sont pas aidés et soutenus par leur entourage. Les pouvoirs publics par ces nouveaux textes ne contribuent en aucune façon à les aider dans le “bon sens”.

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